Le Messager

Kampti est une  commune rurale située dans la province du Poni, Région du Sud Ouest. Elle compte de nos jours cinq sites d’or. Malgré l’interdiction d’exploitation en saison des pluies, l’activité d’orpaillage continue son petit bonhomme de chemin  dans cette partie du Burkina

Un arrêté interministériel interdit l’exploitation artisanale d’or dans les différents sites pendant la période des pluies. Il s’agit de l’arrêté N° 2010-011 MCE/MATD/SECU du 12 juillet  2010 portant interdiction de l’activité d’orpaillage en saison hivernale. Cet arrêté a été pris par le ministère des mines,  carrières et de l’énergie, le MATD et MSC.

En son article 1, l’article dit ceci : «  En raison des risques d’éboulement fortement élevés sur les sites, d’orpaillage pendant la saison hivernale, l’exercice de l’activité d’orpaillage est strictement interdite sur le territoire national selon les périodes et zones définies par le présent arrêté.

Article 2 : Zone 1. Du 01 juin au 31 octobre de chaque année.

Elle comprend les régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, du Centre Est, du Centre Ouest, du Centre Sud, des Hauts Bassins et du Sud Ouest.

Nonobstant cette interdiction, qui vise à sécuriser les orpailleurs, ces derniers mènent leurs activités  d’orpaillages dans les trous jour et  nuit. Des trous profond de plusieurs vingtaines de mètres et soutenus à l’intérieur par du bois servant de cale. Pendant cette saison des pluies, des éboulements, des inondations dans les galeries et autres asphyxies font légions. Nous pouvons citer entre autres  les sites de Fofora, de Bantara, de Galgouli, de Latara et de Bandadjéra.  C’est effectivement sur ce dernier site que l’utilisation d’explosif a causé la mort d’une personne cette année à en croire le commissaire de police de Kampti, Ablassé Nikiéma. Les années précédentes, des pertes en vies humaines ont été enregistrées dans la commune de Kampti liées à l’activité d’orpaillage. Selon toujours le commissaire Ablassé, des patrouilles de police sont organisées ainsi que des rencontres d’échange présidées par le préfet du département afin de porter à la connaissance des orpailleurs le contenu de l’arrêté  interministériel interdisant le travail dans les sites pendant la période des pluies

Quant à ces exploitants d’or,  c’est malgré eux qu’ils descendent dans les trous en ces moments pluvieux. Car ajoutent-ils, « Nous ne vivons que ca, si nous ne descendons dans les trous, quel travail allons nous faire ? ». Effectivement, ils sont nombreux parmi eux qui éprouvent des difficultés à se convertir en agriculteurs, en éleveurs et que savons-nous encore.

Notons que ces orpailleurs travaillent six jours sur sept. Ils ne se reposent que les vendredis.

Seydou DIABO