Le Messager

Affaire Sénat au Burkina Faso

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Le bateau battant pavillon palais de Kossyam serait-il sur le point de chavirer ?

Réellement,   le pouvoir de la quatrième république  semble être ‘’à  la croisée des chemins’’.  Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Président Blaise Compaoré semble avoir ‘’perdu les pédales’’, car,  incapable de distinguer le  ‘’possible’’ de  ‘’l’impossible’’. A dire vrai, il semble ne plus  être le Président le moins bavard possible  que les burkinabé connaissaient et craignaient, et  qui laissait dire tout ce que les gens  voulaient, mais arrivait tout de même à mettre en application tout ce qu’il avait  choisi  de faire.

Depuis  Yamoussoukro en République de Côte d’Ivoire, le Président Blaise Compaoré du Burkina Faso, en s’exprimant au cours d’un point de presse unique en son genre  par rapport à l’Institution du Sénat au Burkina Faso, avait martelé à quelques détails près que,  rien ne pourra l’empêcher  de mettre en place le Sénat. Pour lui, de toutes les démocraties du monde, aucune marche n’a contribué à remettre en cause l’application  d’une loi constitutionnelle.  C’est vrai, et là,  nous sommes d’accord avec lui, car le caractère républicain de L’Etat burkinabé, ne permet pas la remise en cause d’une Loi Constitutionnelle.

Mais ce qui sûr et certain, est que ce ‘’virage à 90°’’ du pouvoir de la quatrième république  pourrait coûter,  de la ‘’quinine’’ au locataire de Kossyam, s’il n’y prend garde.  Si par malheur, la question de l’installation   du Sénat venait à connaitre une nouvelle tournure, c'est-à-dire mettre par exemple  en ‘’stand bail’’ la question du Sénat, nous pourrons réellement  dire que le pouvoir de la quatrième république est  effectivement  à  bout de souffle  et là, notre sort ne  serait  pas du tout enviable.

Dans ces conditions, vous conviendrez avec nous, qu’il serait difficile à ‘’l’enfant terrible de Ziniaré’’,   de  se faire comprendre, écouter et respecter par le peuple  burkinabé par rapport à une quelconque décision  qu’il viendrait à prendre ; et là «  encore bonjour les dégâts!» 

En notre qualité de démocrate convaincu,  nous ne souhaiterions pas qu’on en arrive là. Et comme vous le savez  mieux que nous,  ‘’à l’impossible nul n’est tenu’’, dis-t-on. Honnêtement,  avant de ‘’lâcher’’ de tels propos, Blaise Compaoré  aurait dû murir longuement  la réflexion sur la question au lieu de vouloir vaille que vaille,  ‘’redorer son blason’’  dans un pays où il ne fait totalement pas  bonne presse.

C’est vrai, en s’exprimant ainsi devant les médias internationaux  et de surcroit dans un pays frère  comme la Côte D’Ivoire par rapport à une question lancinante  qui divise  toute la classe politique dans son propre  pays, vous conviendrez avez nous, que Blaise Compaoré a mis la barre très   haut.  Et aujourd’hui en décidant de retourner sa veste à la casaque, il n’est pas exclu que les burkinabé s’interrogent sur ce qui arrive à leur Président en cette période que nous pouvons qualifier ‘’de tous les dangers’’ au Burkina Faso.

Si la suspension du Sénat venait  être à effective, il va sans  dire que l’Assemblée Nationale et le gouvernement  seront  dissous. En pareille circonstance,  Blaise Compaoré  peut  recourir  à la démocratie directe,  en demandant au peuple d'élire une assemblée nationale constituante aux fins de procéder au renouvellement des fondations de  l'Etat.

 

C’est pourquoi nous disons  que cette  crise  n'est pas seulement politique et institutionnelle ; elle ne semble pas aussi  être  portée par des politiques assoiffés de pouvoir ; elle a,  et plus encore comme déterminant primordial, ce mécontentement populaire lié au sentiment d'une majorité de Burkinabé d'être ‘’les laissés- pour-compte’’ de la croissance.

 

Et comme l’a si bien dit quelqu’un, (Prospère Kompaoré) ‘’quand les uns mangent et que  les autres regardent’’, ainsi naissent les révolutions dans un pays. Et  comme vous le savez, ce constat est très criard au Burkina Faso, car  d’une part les ‘’nouveaux riches’’ font miroiter leurs  richesses  d’une manière extravagante et de surcroît au vu et su de tous sans être inquiétés  et de l’autre,  croupit  dans la misère la plus totale,   la plus grande  majorité de la population burkinabé. 

 

Ces Burkinabé qui, désespérant  en nombre croissant de l'efficacité des mécanismes de régulation institutionnalisés et même de la bonne volonté du pouvoir,  préfèrent,  ‘’perdu pour perdu’’, la rue,  pour favoriser une nouvelle redistribution des cartes  et des richesses (Dixit le clergé). Après tout disent-ils, ‘’la désobéissance civile comme la résistance à l'oppression sont des prérogatives constitutionnelles reconnues au peuple’’.

C’est pourquoi, il est impératif que le  pouvoir de la quatrième république use  de beaucoup de tact  en cette  période trouble et décisive, où  incontestablement,   une nouvelle  page de l’histoire du pays, est en passe de  s’écrire.

Seydou DIABO



26/09/2013

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