‘’Le Madiba’’ Sud-africain, un modèle à
Blaise Compaoré peut-il bénéficier d’une telle célébrité à la fin de ses jours ?
Le monde entier a les yeux braqués depuis un certain temps, vers l’Afrique du Sud où l’ex Président Sud africain, Nelson Mandela ou encore ‘’Madiba’’, est entrain de lutter ‘’entre la vie et la mort’’. Nulle part ailleurs dans le monde, le passage de vie à trépas d’un ancien Chef d’Etat n’a jamais été aussi préoccupant et médiatisé que celui de Nelson Mandela.
Pourquoi une telle effervescence autour de la santé de cet héros de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud ? Nous nous efforcerons dans la mesure du possible, de vous exposer les raisons principales de ce ‘’lynchage médiatique’’ autour de la santé du Père de la ‘’Nation Arc-en-ciel’’.
Sous assistance respiratoire depuis bientôt quelques semaines déjà, Nelson Mandela ne semble pas être décidé à quitter les siens. Il est incontestable que depuis son hospitalisation, c’est toute une nation ‘’unie comme un seul homme’’, qui l’exalte, qui l’honore et le vénère.
De toutes les capitales du monde, ce sont des messages de compassion qui sont adressés au père de la nation sud africaine pour les bons et loyaux services rendus à la nation sud africaine, à l’Afrique toute entière et au monde entier pour son combat contre l’Apartheid, dans sa lutte pour la préservation de la dignité humaine et de l’égalité des races.
Sa notoriété a traversé les frontières de son pays natal et même de son continent. Nelson Mandela est considéré aujourd’hui à bien des égards, comme étant ‘’l’homme providentiel’’ de l’Afrique et du monde au service de la paix. C’est pourquoi, il ne serait pas superflu de dire, que c’est dans cette optique qu’il a reçu le Prix Nobel de la Paix.
Une question à la fois lancinante qu’embêtante taraude alors nos esprits : Blaise Compaoré du Burkina Faso pourrait-il bénéficier d’une telle respectabilité au pays des ‘’hommes intègres’’ comme Nelson Mandela l’ait en Afrique du Sud? Bien malin celui qui pourrait répondre à cette inquiétude.
De toute évidence, il est ‘’certain que comparaison’’ n’est pas raison, mais nous aurions souhaité que notre ‘’Blaiso’’ puisse répondre aux critères qui correspondent à la renommée internationale et mondiale de Nelson Mandela. Mais comme vous le savez mieux que nous, il serait difficile d’étayer cette argumentation dans sa totalité.
Ce qui diffère ces deux hommes D’Etat, c’est que Nelson Mandela a été à la limite ‘’plébiscité’’ par son peuple après avoir passé 27 ans derrière les barreaux en terre Sud Africaine. Par contre, le Président Blaise Compaoré du Burkina Faso quant à lui, a pris les atouts du pouvoir suite à un coup d’Etat sanglant qui a vu la mort de Thomas Sankara, son fidèle compagnon et Président du Conseil National de la Révolution(CNR).
Depuis le 15 octobre 1987, Blaise Compaoré et les siens dirigent de ‘’main de maître’’ le pays des hommes intègres. Depuis cette date fatidique à nos jours, beaucoup d’eau a ‘’coulé sous les ponts’’ et ensanglanté le règne de l’enfant terrible de Ziniaré. Crimes économiques, crimes de sang et que savons nous encore, ont tant soit peu, marqué de leurs empruntes indélébiles, la gestion du pouvoir de Blaise Compaoré. C’est pourquoi, malgré cette ‘’démocratisation voilée’’ du pouvoir de la quatrième république, Blaise Compaoré et les seins peinent à faire l’unanimité au pays des hommes intègres. Il est vrai que dans les urnes, Blaise Compaoré est populaire, mais en dehors de celles-ci, cette renommée reste encore discutable. Comme nous l’avions si bien dit au Faso : il suffit que vous ayez des espèces sonnantes et trébuchantes, et vous pouvez (au risque de nous tromper), vous offrir ce que vous désirez, même l’inimaginable.
Il est encore édifiant de dire qu’au Burkina, la pauvreté, l’ignorance et l’analphabétisme aidant, les élections se jouent autour de ‘’l’individu’’ au détriment du programme de société du parti au sein du quel ce candidat milite. En pareilles circonstances, vous conviendrez avec nous, que vraisemblablement, le choix de nos dirigeants est dans la plupart des cas, tout, sauf démocratique.
Donc, il ne faudrait pas qu’on s’étonner qu’à chaque scrutin, des divisions surgissent au sein d’un même parti par rapport à la position de l’un ou l’autre des candidats. A Banfora dans les Cascades par exemple, pendant les élections législatives et municipales couplées de décembre 2012, le CDP (Congrès pour la Démocratie et le Progrès) a essuyé un ‘’échec cuisant’’, après avoir ‘’positionné’’ un candidat qui ne faisait pas l’unanimité dans la Capitale du Paysan Noir. Conséquence, le CDP n’a eu aucun siège de député à l’Hémicycle et pire, il a même perdu la gestion de la mairie de la cité.
En conclusion, même si nous aurions souhaité que le Président du Faso, Blaise Compaoré soit plébiscité ou encore vénéré dans son pays comme Nelson Mandela l’est en Afrique du Sud, il faudrait tout de même reconnaitre que ces deux hommes d’Etat ont un parcours assymétrique. Notre souhait le plus légitime, est que Nelson Mandela ou encore ‘’Madiba’’ puisse véritablement inspirer les dirigeants africains en général et le Président Burkinabé en particulier. Il y va de la stabilité et de la paix en l’Afrique. Au moment ou nous rêvons d’une Afrique unie, la méditation sur l’exemple de Nelson Mandela ne serait guère superflue.
Seydou DIABO
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