Traitement anarchique du minerai avec du cyanure et du mercure à ciel ouvert dans les Cascades !!
Les villages de Dramandougou et Fandiora bientôt rayés de la carte?
Nous sommes à Dramandougou, localité située à une trentaine de Kilomètres de Banfora. Si rien n’est fait, l’utilisation anarchique des produits toxiques dans le traitement du minerai par un syndicat d’orpailleurs indélicat pourrait incontestablement polluer les cours d’eau et la nappe phréatique de la zone. Ce serait la conséquence d’un pillage inadmissible des rejets sur les sites aurifères de Dramandougou dans le village de Fandiora et à Wuoné. Le drame, c’est que ces rejets pillés sont traités à ciel ouvert avec des produits toxiques en l’occurrence le mercure et le cyanure au su et au vu des services de l’environnement et des agents de gendarmerie commis à la sécurité des sites aurifères sus cités.
Le moins que l’on puisse dire, Dans le contexte de l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014 qu’à connue le Burkina, la chienlit s’est installée définitivement dans tous les secteurs de la vie nationale au Burkina Faso. Le problème semble être plus spectaculaire dans le secteur minier. Le plus grave, c’est qu’avec l’utilisation des produits toxiques à ciel ouvert pour traiter le minerai, les orpailleurs font courir le risque d’une catastrophe écologique dans la Comoé.
Au coeur de cette affaire rocambolesque, des orpailleurs pillent impunément des rejets de minerai sur les sites d’exploitation de Dramandougou et de Wuoné au su et au vu des services de sécurité commis à cette tâche. Ayant constaté cet état de fait, le détenteur du permis d’exploitation des sites aurifères sus cité, s’y oppose. L’ingénieur des mines, Aristide Boudo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, monte aussitôt au créneau. En se référant donc au cahier de charge, il est bien établit que l'autorisation d'exploitation artisanale traditionnelle de substances de mines délivrée est strictement personnelle et révocable.
Aussi, elle confère à son titulaire un droit exclusif d'exploitation des minéraux sollicités à l'intérieur de son périmètre. Le détenteur du permis doit éviter éviter entre autres l'utilisation du mercure et autres substances polluantes et dangereuses, dans le traitement des substances minérales, assurer la sécurité des personnes et des biens sur le site faisant l'objet d'autorisation d’où la signature d’une convention avec la gendarmerie de Banfora pour les besoins de la cause et s’engager à respecter les règles environnementales en vigueur.
En référence à ces dispositions des cahiers de charge, Aristide Boudo, comme il fallait s’y attendre, et constatant impuissamment le pillage des rejets de minerai de son site par les orpailleurs, s’est rabattu sur les éléments de la force de sécurité du site afin de mettre fin à cette injustice d’une part et d’autre part interpellé la direction régionale de l’environnement et des ressources halieutiques des Cascades pour mettre fin au traitement anarchique du minerai par des produits interdits à ciel ouvert par les orpailleurs afin de prévenir le catastrophe que cela pourrait engendrer.
Peine perdue, car à ce qu’on dit, Aristide Boudo n’a pas eu gain de cause du côté des forces de sécurité ni moins du côté des services de l’environnement des Cascades. Pourquoi ce mutisme? Nous ne saurons en dire davantage. Mais que dit donc le Code minier en pareille circonstance ? A tout point de vue, il faut dire que l’enlèvement des rejets par le syndicat des orpailleurs est un acte condamnable. En effet à ce que je sache, les produits du sol et du sous-sol appartiennent à Aristide Boudo depuis 2003, date de l’acquisition de ses autorisations d’exploitation artisanale des sites aurifères de Daramandougou 1, de Wuoné et Wuo-Panga.
Dans l’esprit donc du Code minier, c’est Aristide Boudo qui est responsable devant l’Etat et, à ce titre, il lui est imposé des obligations au plan social, sécuritaire et environnemental. On ne peut donc pas déménager des rejets sur un autre site et on ne peut les exploiter sans une autorisation ; c’est ce que dit l’article 62 du Code minier : "L’exploitation autre que minière des masses constituées par les haldes, terrils de mines et par les résidus d’exploitation de carrières est soumise à une autorisation d’exploitation lorsqu’elle est entreprise par toute personne autre que le titulaire d’un permis d’exploitation ou le bénéficiaire d’une autorisation d’exploitation pour la superficie où se trouvent ces masses. Toutefois, ce dernier doit en faire la déclaration à l’Administration des mines". C’est donc au mépris de la règlementation minière que les orpailleurs opèrent tranquillement dans la zone sans aucun égard pour l’environnement, et c’est toute la Comoé qui est en passe de courir un drame écologique.
Il est connu de tous que ces orpailleurs indélicats s’installent souvent à côté des cours d’eau et des puits pour traiter leur minerai. Quand on connaît la dangerosité du cyanure et du mercure, on peut imaginer les conséquences que ces activités interdites par la loi pourraient avoir sur la santé humaine et animale. C’est pourquoi, il est de bon ton, que le ministère des Mines, des Carrières et de l’Energie entreprenne un certain nombre d’actions afin de mettre de l’ordre dans la maison.
Il s’agit d’abord de sensibiliser les autorités politiques, administratives, judiciaires et sécuritaires sur le Code minier afin que chacun sache où s’arrête ses prérogatives. "Nul n’est censé ignorer la loi". C’est pourquoi, nous disons qu’il est urgent et même impératif que le département se donne les moyens de faire respecter les lois dont il est chargé de l’application. C’est vrai que l’autorité de L’Etat a pris un sacré coup avec la révolution des 30 et 31 octobre dernier, soit, mais nous pensons que la force reste toujours à la Loi. Attendons de voir pour croire !!
Seydou DIABO
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